Découragée !

J'avais invité mon fils, ma belle-fille, mon petit-fils, ma fille et ma mère à venir manger un morceau de gâteau à l'occasion de la fête des mères. Je ne suis plus capable de préparer un repas pour tous alors je préfère faire un goûter, c'est plus simple.

Bien sûr, l'idéal, pour ma fête, serait que ce soit mes enfants qui m'invitent mais, apparemment, ça ne leur est jamais passé par l'esprit.

J'avais quelques doutes sur la venue de Véronique car, hier, elle m'a téléphoné, en larmes. Un ami à elle est décédé et elle venait de l'apprendre. Elle m'a dit qu'elle ne viendrait pas aujourd'hui mais j'ai insisté et je l'ai rappelée ce matin également. A 11 h, je l'ai réveillée, elle s'était bourrée de somnifères pour pouvoir dormir. Je ne comprenais rien de ce qu'elle me disait tellement elle était vaseuse.

Ma mère est arrivée la première, un peu avant 15 h. Elle était contente de l'agrandissement de la photo prise pour ses 80 ans ainsi que de l'album avec toutes les photos de ce jour-là.

Elle m'a offert des glaïeuls. Ils sont très beaux.

Ma fille et ma mère

Ma fille est finalement venue, pratiquement en même temps que Michaël, Virginie et Alexis.

Ma belle-fille, Virginie et mon fils, Michaël

Véronique avait des lunettes noires qu'elle n'a pas voulu enlever et elle n'a pratiquement pas parlé. Elle a simplement dit qu'en 2012 ce serait la fin du monde et que c'est tant mieux !

Elle a mangé son morceau de gâteau, elle a bu son verre et, très rapidement, elle est repartie.

Comment trouvez-vous mes enfants ? Souriants ?

J'ai essayé de la raisonner quand elle est arrivée en lui demandant d'avoir une attitude normale avec nous, que je comprenais son chagrin mais qu'il valait peut-être mieux pour son ami qu'il soit mort rapidement que de traîner des mois à l'hôpital (c'était son 3ème cancer).

Pour une fois que nous étions tous ensemble, elle aurait pu faire un effort pour participer aux conversations mais non.

Je suis très déçue et ce n'est pas demain la veille que je la ré-inviterai.

Depuis 6 ans, elle s'enfonce de plus en plus dans la dépression. C'est elle la plus malheureuse et elle entend bien le montrer à tout le monde, il faut que la terre entière soit au courant. Elle se plaît dans son malheur. Elle n'a pas envie d'en sortir. En plus, elle ne s'intéresse à rien ni à personne.

T'as vu, papy, tout ce que j'ai trouvé dans le jardin ?

Ben quoi ! ce ne sont que des lucanes et des larves !

Après le départ du reste de la famille, j'ai tout rangé et, d'un coup, les douleurs me sont tombées dessus, très violentes. J'ai dû prendre rapidement un antalgique.

Rien d'étonnant avec le stress de l'après-midi.

Je suis assez désemparée.

Je ne sais plus comment agir avec elle. J'ai l'impression d'être retournée 18 ans en arrière quand elle avait 18 ans et qu'elle faisait la gueule tous les jours. Elle ne nous parlait plus et ne sortait de sa chambre que pour les repas.

Un calvaire que cette époque-là ! A présent, elle n'a plus 18 ans, elle devrait être sortie de l'adolescence et, enfin, entrer dans l'âge adulte. Je n'ai pas l'intention de la laisser me démolir. Si elle veut se conduire comme une gamine, ce sera sans moi.