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Le petit monde de Coquelicot
14 novembre 2007

Festival de la chanson française

Hier soir, au Sémaphore, concert de Jehan que nous n'avions pas vu depuis un moment. Une belle voix grave, un peu rocailleuse ! Un grand moment de la chanson française !

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JeHaN, compositeur interprète de Toulouse, aime déguster et servir les beaux textes. JeHaN met en musique et chante des textes de Bernard Dimey, Jacques Prévert, Jehan Rictus, Boby Lapointe, Claude Nougaro, Allain Leprest, Gilbert Laffaille, Loïc Lantoine, Delphine Boubal, Patrick Piquet, Xavier Forneret... ou Charles Aznavour qui a soutenu le dernier album : "Le cul de ma sœur", et offert quatre chansons cul-rieuses inédites.

Le cœur toulousain, l'âme slave et l'accent circonflexe

JeHaN Cayrecastel est né, par les hasards des cheminements de ses parents, à Montluçon en 1957. Mais, le cœur de JeHaN est à Toulouse où il a grandi depuis sa plus tendre enfance. De ses grands parents maternels, il a su garder l'âme slave dans laquelle il peut puiser la puissance de ses interprétations. Il doit à ses grands parents paternels ce patronyme occitan de Cayrecastel, issu du magnifique village d'Aynac dans le Lot, dont JeHaN peut nommer chaque maison et admire toujours la beauté de son château et de son clocher. Cayrecastel signifie « château de pierre » et d'aucuns prétendent que ce serait de là que JeHaN tirerait le secret de son accent rocailleux, que le talent poétique de ses amis a conduit à renommer « circonflexe ».

Enfant, l'école lui fait rencontrer Prévert. A quatorze ans, l'âge de la guitare, c'est l'heure de Graeme Allwright, Georges Brassens et Hughes Aufray. A seize ans, une échappée dans le Lot, vers les mille métiers : menuisier, moniteur d'équitation ou peintre. La révélation vint de l'écoute de Bobby Lapointe. C'est dans ce contexte que se présente, comme une soudaine évidence, la poésie de Bernard Dimey, le poète montmartrois. En 1975, avec un copain, JeHaN entreprend un périple à cheval qui s'achève en Autriche après 1800 km et trois mois d'aventure. Puis, entre Lot et Toulouse, JeHaN allonge la liste de ses métiers « d'hiver ». L'été il se fait la main et cherche sa voie dans les restos aux murs imprégnés de Nougaro. Entre 1979 et 1992, ce sont plus de dix ans de sublimes galères avec divers répertoires, tour à tour drôles ou poignants, des compositions ou des reprises, seul ou avec des musiciens, des prisons aux salons bourgeois. Pour les anniversaires, mariages ou crémaillères, JeHaN fait le chanteur à domicile. Puis, JeHaN crée un instrument de musique : « l'ordinaire », compromis entre un ordinateur et un limonaire. En 1993, JeHaN part découvrir l'univers de Dimey à Paris. En pélerinage à Montmartre, il rencontre le directeur du théâtre Montmartre-Galabru. L'opportunité se présente, JeHaN lui propose un spectacle avec uniquement des textes de Dimey. JeHaN y chantera trois années consécutives. Son public grandissant, il y présentera son spectacle une semaine, puis quinze jours et enfin cinq semaines en 1995.

Ci-dessous, sur "youtube" une vidéo, de mauvaise qualité, avec un extrait de la chanson "le cul de ma soeur".

http://fr.youtube.com/watch?v=h2K23_a27G4


Les mots, il se les prend sans vergogne,

Se les attrape comme ça à la volée,

Comme un gourmand comme un vorace

Il s’en délecte

Il n’en a pas peur, on dirait même

Qu’il aime se coltiner avec,

Pas de faux-fuyant, pas d’esquive

Il vous les injecte dans l’intellect

Et vous les plante dans le cœur

Avec passion, avec humour,

De manière populaire

Osée, mais jamais vulgaire,

Il se veut au service de toutes sortes de poésie

Celle de la rue, comme celle des chambres closes,

Il caresse, fait danser les vers, fait chanter les rimes

Et comble le public, apportant parfois même

Au talent du poète

Son talent pur et sympathique,

En mettant son savoir-faire musical

Au service de la poésie

Lorsque celle-ci se trouve en mal de notes de musique,

Cet éternel jeune homme que Claude Nougaro appelait

« Le Cow-boy Cathare »

Surnom qui lui va comme un gant de boxe en velours

Je vous livre son nom

Gardez-le en mémoire

JEHAN

Géant n’est-ce pas ?

(Charles Aznavour)


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En deuxième partie, concert de Joffroi, Michel Buhler, Marie tout court et Thomas Pitiot : "Laissez-vous Béranger", tout un spectacle autour des chansons de François Béranger, décédé il y a quelques années. Une bonne soirée mais dommage qu'on n'ait pas pu voir les artistes après le concert ! Nous ne sommes pas restés, non plus, pour la troisième partie, le concert de Natacha Ezdra.


Tendre et bourru, bourru et tendre, provocateur jamais gratuit, toujours rebelle, balançant ses mots, ses cris, tantôt comme des oiseaux, tantôt comme des pavés, oscillant toujours entre ce rêve de bonheur et ce chagrin du monde, poète simple et brut, ironique, visionnaire, François Béranger nous a quittés en octobre 2003.
Depuis ses chansons nous manquent, plus actuelles que jamais, elles ne peuvent pas rester rangées dans les greniers de l'oubli. Elles nous démangent.
Laissez-vous BERANGER...! nous lancent-elles.
Ils s'y sont mis, à quatre, puis à sept, pour nous faire retrouver les chansons du « grand frère » : Jofroi, initiateur du projet, Michel Bühler, Marie "tout court", Thomas Pitiot, et les trois derniers complices sur scène, Lalo Zanelli, au piano, Didier Ithursarry, à l'accordéon et Marquito Benabou, aux percussions.


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A la fin du concert, artistes et musiciens (+ quelques spectateurs des premiers rangs) ont trinqué à la mémoire de François Béranger. C'était émouvant.

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