La commission a peu de temps pour remplir sa mission, puisqu'il lui est demandé de donner ses "premières orientations" dès le 21 septembre, date de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Elle devrait s'entourer de huit groupes d'experts chargés chacun d'un thème particulier : recherche, financement, continuité de la prise en charge, du diagnostic à l'hospitalisation, accompagnement des familles et des malades, pharmacologie, comparaisons internationales, éthique et communication.
Entouré du Premier ministre François Fillon et des ministres du Travail et de la Solidarité Xavier Bertrand, de la Santé Roselyne Bachelot et de la Recherche Valérie Pécresse, le chef de l'Etat a confirmé que le plan Alzheimer "sera adossé à des ressources nouvelles apportées par la franchise médicale".
Le plan Alzheimer a vocation à être mis en oeuvre au début de l'année 2008, précise la lettre de mission du chef de l'Etat au Pr Ménard, président de la commission, avec deux objectifs prioritaires : le développement de la recherche pour arriver à un diagnostic validé et un traitement efficace, et la prise en charge des malades.
Le président de la République a notamment souhaité qu'une meilleure connaissance de la maladie doit permettre de "modifier notre regard" sur celle-ci.
Mettant en avant l'amélioration de la "qualité globale de la prise en charge de la maladie et des ses conséquences", Nicolas Sarkozy a demandé la "liberté de choix des malades et de leurs familles", et le respect du choix du maintien à domicile, "quand il est possible".
"Chantier présidentiel", avec le cancer et les soins palliatifs, la lutte contre la maladie d'Alzheimer a été déclarée "grande cause nationale" de l'année 2007.
Une maladie très fréquente Le vieillissement de la population, mais aussi les progrès dans la connaissance de la maladie et de son diagnostic précoce, ont fait grimper la courbe du nombre de cas Alzheimer de quelque 350.000 estimés en octobre 2001 à 860.000 aujourd'hui. C'est désormais la première cause de dépendance des personnes âgées. Le nombre de malades pourrait passer à 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040, selon un rapport publié en 2005 par l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (OPEPS).
Compte tenu de la durée de la maladie avant la perte de l'autonomie, la majorité des malades sont suivis à domicile par les proches, souvent confrontés à de grandes difficultés morales et financières, ainsi qu'au manque de structures d'accueil temporaire et de places en établissements qui soient adaptées à la maladie.
Nouvelles franchises médicales Le plan Alzheimer, le troisième en six ans après ceux de Bernard Kouchner en 2001 et de Philippe Douste-Blazy en 2004, sera financé, avec la lutte contre le cancer et l'amélioration des soins palliatifs, par les nouvelles franchises médicales sur les soins de santé. Celles-ci devraient rapporter environ 850 millions d'euros.
Inscrites au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 (PLFSS) que le gouvernement présentera en septembre, les franchises suscitent une vive opposition des confédérations syndicales, mais aussi des professionnels de santé et associations de patients. Pour certains professionnels, le financement du plan Alzheimer par des franchises contestées n'est pas de bon augure. L'AD-Pa, qui regroupe les directeurs de maisons de retraite et services de soins à domicile, craint ainsi "que des polémiques semblables à celles liées à la suppression du jour férié n'aillent à l'encontre des objectifs de solidarité exprimés". |