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Le petit monde de Coquelicot
8 juin 2007

Des nouvelles de l'ami Jean-Claude

Sur le groupe de discussion de fibromyalgiques, créé par Louise, j'avais émis l'idée de vivre tous en communauté, en faisant pousser nos fruits et légumes et en élevant des animaux. Et pourquoi pas avec Jean-Claude et Lise qui vivent déjà comme ça au Québec ! Un rêve, bien sûr, mais c'est bon de rêver ! Jean-Claude n'a pas tardé à répondre, avec son humour coutumier et malgré les douleurs qui le taraudent.


Bonsoir Martine et bonsoir tout ce beau monde que vous êtes

C'est tellement gentil à toi Martine de me relancer ce jour d'hui. Ce matin, j'ai longuement hésité devant l'ordinateur. J'avais un besoin fou de vous lancer un SOS, d'entrer en communication, de "communier" au groupe.

Il était midi et j'essayais de me remettre d'une nuit horrible. J'avais le choix entre m'asseoir devant le clavier et vous inonder de mes larmes d'apitoiement sur ma pauvre petite personne ou de prendre mon courage à deux mains et aller nettoyer l'étable.

Comme je te le disais, j'ai dû combattre, lutter de toutes mes forces pour aller travailler. Je m'étais fixé comme objectif pour la semaine de terminer les quelques travaux pour rendre mon étable satisfaisante (en fonction de mes attentes, va sans dire). J'ai eu raison de prendre la direction de l'étable pour faire le grand ménage du printemps puisque vous voulez venir "vivre en communauté" chez nous... Vous savez que vous êtes toutes et tous serez les bienvenus. Lise est prête, ses livres de phytothérapie sont tous ouverts, elle a déjà des potions de préparées...

Il ne reste que les modalités de transport à régler : mobiliser taxis, trains, TGV et autres moyens de transport pour se rendre à l'aéroportpour prendre un avion qui traversera l'Atlantique et pour nos Québécois, sortir l'auto, faire du co-voiturage ou prendre l'autobus jusqu'à Scotstown, la station la plus près de chez nous. Et l'affaire est ketchup... comme on dit pour signifier que tout va bien.

Un seul petit problème cependant, il faudrait un gagnant ou une gagnante à une loto quelconque pour financer les coûts des déplacements de tout le monde.

Je vous confie cette partie du contrat parce que je suis en froid avec les gouvernements qui justifient par une taxe indirecte le financement étatique. En un mot, je ne prends pas de billet de loterie.

La fermette est prête à vous recevoir. Les jardins sont presque terminés. Lise a travaillé ses plate-bandes et les fleurs sont magnifiques. Puis les caprins sont bien brossés, leurs sabots bien taillés. Les poussins sont joyeux, les poules pondent des oeufs riches d'éléments nutritifs et notre gros coq accomplit avec fierté sa tâche de maître de céans. Manquera au rendez-vous notre pauvre vieille chienne que j'ai été obligé d'abattre. Le cancer lui a rongé les entrailles et plutôt que de la voir souffrir une agonie trop douloureuse, j'ai abrégé ses jours sans qu'elle s'en rende compte, instantanément. Je ne peux pas voir souffrir un animal.

Il reste encore beaucoup de travaux à entreprendre. Nous venons de faire labourer un grand carré qui servira à agrandir le jardin. Puis tous mes matériaux sont prêts pour monter notre futur atelier. Outre cela, il nous reste à acheter les cochonnets, les dindons sauvages et peut-être des oies, mais là, il faudra que j'aie le consentement de dame Lise...

Comme vous voyez, vous serez très bien reçues. La communauté des fibromités peut se rassembler séance tenante.

Au rythme où je me suis démené depuis le début du printemps, non seulement j'ai épuisé mes faibles ressources, mais j'ai hypothéqué celles des trois prochains mois. En un mot, j'ai fait le fou. Et je paie pour mes abus. Tant que j'avais des réserves d'énergie à dépenser, je me moquais de mes douleurs, de mes courbatures, de mes crampes, en un mot de tous mes bobos. Le simple plaisir de réaliser des objectifs au quotidien me faisait accepter mes tourments. C'est à partir de la semaine dernière que les vrais problèmes ont commencé.

Un seul mot pour décrire ce que je pouvais ressentir : Pus capab'... Vidé, endolori au delà du tolérable, insomnie qui me taraudent et me rendent conscient des tortures subies. Je réussis à me lever pour aller soigner sommairement mes "bébés" et je reviens me coucher jusqu'à l'heure du dîner pour essayer de recharger les piles. Je ne peux même pas manger tant je suis vidé.

Quand je réussis à mettre mes bottines, je sors immédiatement pour éviter de succomber à l'inertie qui m'écrase. Je charge ma brouette des outils nécessaires pour mes travaux de la journée en en oubliant. Je tourne en rond pendant quelques minutes me demandant où j'en suis, et enfin, je prends soit le broc, soit le marteau, soit la pelle selon ce dont j'ai besoin. Et je pratique la théorie des petits pas. Un clou enfoncé là, une "mauvaise herbe" déracinée là (n'employez jamais le mot "mauvaise herbe" devant Lise. Pour elle ce ne sont que des herbes qui Ne sont pas à la bonne place...) À force de petits pas et encore de petits pas, les muscles se réchauffent, les tendons se défripent, les os se décoincent et je peux encore fournir quatre ou cinq heures de lourds travaux. J'arrête quand les outils ne me tiennent plus dans les mains où que je m'aperçois que je suis en état d'hébétude ne sachant plus ce que je fais.

J'entre crotté des pieds à tête, si épuisé et endolori que j'ai peine à me rendre à la douche. Je n'utilise à peu près plus l'ordinateur. À la place, je lis, du moins je fais les gestes du lecteur. Pour ce qui est de savoir ce que je lis et surtout de comprendre ce que je lis, ça c'est une autre histoire.

Pourquoi j'agis comme ça ? Je l'ignore. J'ai des objectifs de fixés à accomplir durant l'été. Je crains que si je m'arrête pour me reposer un peu, je ne puisse plus reprendre le collier. C'est ce qui m'est arrivé l’été dernier d'ailleurs. L'atelier aurait dû être terminé. Je ne veux pas qu'il en soit ainsi cette année, surtout que vous allez toutes et tous venir vivre en communauté chez nous...

J'ai lu les courriels attachés à ce mot de Martine. Je constate que pour vous aussi c'est difficile à cause de la chaleur et de l'humidité. Vous serez si bien chez nous. La nuit dernière, il a fallu protéger notre jardin du gel. Par chance que la température s'est maintenue à 3 °C. Ce sera plus confortable cette nuit avec un beau 10 °C.

Nos fenêtres de maison  sont ouvertes depuis le début mai. Peu importe les hauts et les bas de dame Nature, on ajoute une couverture de plus ou on se colle un peu plus. Ah ! joli printemps, tu nous réveilles certaines ardeurs...

Sur ce, chère Martine et chers vous toutes et tous, je vous embrasse et vous souhaite de bien profiter des heureux et trop courts moments de sérénité qui passent. J'ai sur les plus hautes branches d'un vieil érable un moqueur-chat qui me siffle la sérénade à la fin de la journée. Je m'arrête pour l'écouter. Son chant étouffe mes maux pour le temps de sa mélodie.

Vite ! Que quelqu'un gagne une généreuse et providentielle loterie !

Vous allez voir que la communauté la patrienne du Petit-Québec (le chemin de campagne où nous habitons) saura vous ouvrir les bras et vous accueillir sereinement.

Jean-Claude   

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D
Quel courage ce Jean-Claude...Hé! bien au moins il garde le contrôle de sa vie et il est fier de ce qu'il accomplit...<br /> Crotté..épuisé...chaleur...humidité...mais rien ne l'arrête..il est encore lucide et il lâche pas prise...Je l'admire pour son courage ...sa tenacité...et pour son Amour à la vie..Tu peux dire à Jean-Claude que je lui souhaite la loterie..ça change pas l'monde sauf que...ah!ah!<br /> <br /> Merci Coquelicot...Bonne fin de soirée ..<br /> Amicalement Dio xxx bisous..
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D
Quel courage ce Jean-Claude...Hé! bien au moins il garde le contrôle de sa vie et il est fier de ce qu'il accomplit...<br /> Crotté..épuisé...chaleur...humidité...mais rien ne l'arrête..il est encore lucide et il lâche pas prise...Je l'admire pour son courage ...sa tenacité...et pour son Amour à la vie..Tu peux dire à Jean-Claude que je lui souhaite la loterie..ça change pas l'monde sauf que...ah!ah!<br /> <br /> Merci Coquelicot...Bonne fin de soirée ..<br /> Amicalement Dio xxx bisous..
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