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Le petit monde de Coquelicot
25 janvier 2017

Que c'est dur de perdre sa maman !

Il y a bien longtemps que je n'ai rien écrit dans ce blog. Il fallait vraiment un évènement spécial pour que je le fasse. Ce moment est arrivé : je suis désormais orpheline. Après bien des épreuves et des séjours aux Urgences et à l'hôpital, elle a enfin rejoint son Lucien. Elle en avait tellement marre de vivre. Elle était tellement diminuée. Insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire, insuffisance rénale, ses jambes ne la portaient plus. A 2 mois de ses 88 ans, elle nous a quittés.

Mon frère a écrit un texte qu'il a lu pendant la crémation :

 

"MAMAN

Tu as, durant toute ta vie, aimé ce monde, aimé tes contemporains et toujours d'une humeur égale et joyeuse. Tu as traversé toutes ces années avec entrain et joie de vivre.

Pour nous, tes trois enfants, tu as toujours été là. Tu nous as élevés avec ta douceur quotidienne. Pourtant ça n'a pas dû être toujours facile, seule avec 3 garnements un peu trop avides de profiter de leur nouvelle liberté. Mais nous n'avons jamais manqué de rien.

Lorsque nous avons fait nos vies et que nous nous sommes envolés, tu étais encore là pour nous aider et nous assister. Nous ne pourrons jamais te rendre toute l'attention que tu as eue pour nous.

Comment aussi ne pas parler de toutes ces années heureuses que tu as vécues avec Lucien. Ton Lucien à qui, toutes ces dernières années après qu'il soit parti, tu réclamais qu'il vienne te chercher, certainement pour pouvoir faire encore de grandes parties de pêche dont vous étiez friands. Vous auriez pu, je crois, vider pas mal d'étangs avec vos 2 cannes.

Tu nous as quittés doucement après des derniers jours trop douloureux. On voyait dans tes yeux que tu aurais voulu qu'on t'aide à partir plus vite et plus sereinement. Malheureusement, on ne peut pas, dans notre monde, exaucer tous les désirs de nos anciens.

Maintenant, tu reposes tranquillement et tes souffrances sont terminées. J'espère que tu es fière de toute ta vie et de tout ce que tu as fait. Mes sœurs et moi somment fiers de toi et nous te remercions pour tout ce que tu as fait pour nous.

Merci à tous de votre présence dans ce douloureux moment. Là où elle est, elle doit se dire que beaucoup de monde l'aimait.

Repose en paix, maman ! Nous t’aimons et te gardons dans notre cœur !"

 

Ma soeur avait également écrit un texte mais bien trop intime pour la cérémonie. C'aurait été indécent de le lire devant tout le monde (enfin, c'est mon opinion) :

"Maman

Tu es partie aux premières heures de ce jeudi 12 janvier, je n'avais pas voulu quitter ton chevet et te laisser seule cette nuit-là, mon frère et ma sœur ayant besoin de se reposer après une 1ère nuit aux urgences.

Très vite j'ai senti que la nuit ne serait pas facile, et plus le temps passait plus je serrais ta main dans la mienne, je ne sais pas si tu avais conscience que j'étais là, puis que nous étions là…. Quand j'ai entendu ton souffle devenir plus faible je resserré ma main sur la tienne, et je t'ai regardé nous quitter, le cœur serré plein de détresse, je t'ai laissé partir sans faire un geste pour te retenir, j'avais honte de rester là à te regarder entamer un nouveau voyage et pourtant je n'ai pas bougé, car je savais que c'est ce que tu souhaitais du plus profond de ton cœur depuis des semaines.

Tu étais enfin apaisée, et malgré mes larmes je l'étais aussi, ne plus te voir chercher quelques bouffées  d'air et ne plus souffrir j'étais presque contente qu'enfin tu termines ton long voyage sur cette terre.

Tu ne voulais plus lutter et nous avons respecté ton choix pourtant cela n'atténue que peu notre douleur de tes yeux fermés pour toujours. Plus jamais ne n'entendrons ta voix, ton rire devenu rare ces derniers temps, nous ne verrons plus tes jolis yeux bleus, nous ne partagerons plus nos peines et nos joies et Dieu sait que nous en avons partagé tous les 4 des bons et mauvais moments. Nous étions toujours là pour toi comme tu étais toujours là pour nous.

Tu nous laisses un grand vide. Ton visage enfin calme et tranquille je le reverrai longtemps et je me dirais encore et encore ; elle dort !

D'ailleurs dans les heures qui ont suivi ton départ nous avons continué à ne pas faire de bruit pour ne pas te réveiller… et tu ne t'es pas réveillée

Nous t'avons embrassé, nous avons caressé ton front et puis nous avons dû te laisser là avec les professionnels qui allaient bien s'occuper de toi. Mais qu'il fut dur et long ce retour dans nos foyers respectifs, seuls dans la nuit, chacun de notre côté, les larmes coulant sans cesse sur nos visages,

Pour ma part, tu étais mon modèle, je me demandais toujours au moment de prendre une décision importante : qu'est-ce que maman dirait ou ferait à ma place dans cette situation, et je faisais le choix que je pensais être le tien, tu étais ma référence et j'essayais de te ressembler, qui va me montrer le chemin maintenant ? je crois que nous ne t'avons jamais beaucoup dit qu'on t'aimait, on était pudique mais maintenant je veux te le dire devant tout le monde, je t'aime, je t'aimais et je t'aimerai , nous t'aimons et nous t'aimerons toujours. Repose en paix maman chérie."

 

Moi, j'ai également écrit un texte mais j'ai demandé à l'agent des Pompes Funèbres de le mettre dans son cercueil. Le voici :

Maman, tu es partie ce 12 janvier après bien des souffrances. Je ne supportais pas de te voir souffrir ainsi et je ne pouvais, malheureusement, rien faire pour toi.

J’espère qu’avec la morphine, tu ne t’es pas rendue compte que c’était tes dernières heures. Huguette et moi avions les yeux fixés sur la machine et nous étions effarées de voir baisser si vite tes pulsations cardiaques.

J’ai eu la mauvaise idée de m’allonger sur le lit fourni par les infirmières et je n’ai pas assisté à ton dernier souffle. J’avais dû m’assoupir, épuisée par la nuit précédente aux Urgences. Mais, d’un coup, je me suis redressée comme si j’avais senti que c’était la fin.

Est-ce que tu as vu la lumière au bout du couloir ? Est-ce que tes parents, ta sœur et Lucien étaient là pour t’accueillir ? Peut-être même Carlos et puis mon père !

Depuis ce 12 janvier, je pense à toi sans cesse. Tu me manques, j’ai un grand vide en moi.

Je ne t’ai pas dit « je t’aime », on avait du mal, dans la famille, à prononcer ces mots-là. Mais j’espère que tu l’avais compris. J’ai essayé d’être le plus présente possible dans ces dernières années, depuis que ton état de santé s’était dégradé. Les dernières semaines, je venais tous les deux jours et je me sentais coupable de t’abandonner les jours où je restais chez moi.

Tu souhaitais partir, tu ne voulais plus vivre, je devrais être heureuse pour toi, je devrais me sentir apaisée. Mais non ! je suis triste, j’ai tout le temps envie de pleurer, il me faudra du temps pour accepter ton départ.

Je suis allée te voir deux fois aux Pompes Funèbres mais ton visage est dur, j’ai l’impression que ce n’est pas toi. Ca me fait trop pleurer !

Tu nous as bien élevés, même après que tu aies quitté papa et qu’on se soit retrouvés tous les quatre.  Papa est mort en 1996. Toi en 2017. Je suis orpheline à présent. Le deuil sera difficile à faire. C’est difficile de perdre sa maman !

Repose en paix parmi les anges (s’ils existent) ! Tu vas pouvoir reprendre tes parties de pêche avec Lucien. Si tu vois Carlos, dis-lui d’aider Véronique à prendre des décisions pour sa santé. J’ai peur pour elle. J’ai peur qu’elle te rejoigne bientôt.

J’essaierai, dans un an à peu près, de participer à une séance avec un médium afin de rentrer en contact avec toi. J’en ai besoin. Pour l’instant, ta mort m’est insupportable mais j’espère que ça va s’atténuer au fil du temps.

Je t’aime, maman. Tu resteras toujours dans mon cœur et j’espère que, quand ma dernière heure sera venue, tu seras là pour m’accueillir et me rassurer.

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La cérémonie est terminée, une belle cérémonie je pense, toute en douceur mais aussi toute en pleurs. Je n'ai pas arrêté, les larmes ont coulé en continu. Didier a joué "Halleluja" à la trompette pendant que les gens rentraient dans la salle. Ensuite il y a eu "quand on a que l'amour" de Jacques Brel, "Vole" de Céline Dion, "une mère" de Lynda Lemay, "ta main" de Grégoire, "on se retrouvera" de Francis Lalanne et "la tendresse" de Daniel Guichard. Pas autant de monde qu'on l'aurait pensé mais il faisait froid, il y avait de la neige, ceux des Richards et ceux de Roanne ne sont pas venus. Après l'incinération, Bernard, Martine, Michel et moi sommes allés manger au Géant Casino. Huguette, son mari et ses filles sont allés manger chez eux. Nous nous sommes tous retrouvés à 14 h, dans la neige pour mettre l'urne funéraire sur la tombe où est Georgette, ma tante et l'urne de Lucien. Ensuite nous sommes allés rendre visite à ma tante Nanou qui ne peut pratiquement plus marcher et qui n'était pas venue à la cérémonie.

Il a fallu 12 jours entre le jour de sa mort et la crémation. C'est inhumain de faire attendre la famille aussi longtemps !

Maintenant, il me reste à accepter son départ et le vide qu'elle laisse dans ma vie..

J'ai fait quelques photos souvenir.

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