Atelier d'écriture thérapeutique

Le Centre d'étude et de traitement de la douleur de Clermont-Ferrand nous a proposé de faire partie d'un groupe d'écriture thérapeutique. Bien que pas très tentée au départ, je me suis laissée convaincre. Cet atelier a démarré le 14 février sous la direction d'une écrivaine locale, Cécile Beauvoir qui a déjà publié 6 livres.

Elle nous a d'abord expliqué comment le groupe allait fonctionner. Le plus difficile est de déconnecter son cerveau. C'est pourquoi la séance commence par 10 minutes de relaxation, assise.

L'objectif n'est pas de faire de nous des écrivaines mais de faire ce que l'on peut, tel que l'on est, ce jour-là.

De plus, la notion de groupe est très importante. Pour avoir déjà dirigé de tels groupes, elle sait qu'on va rire, qu'on va pleurer, que des choses importantes vont sortir.

Pour la première séance, nous ne sommes que 4. Il manque 3 personnes. A cause de la neige peut-être ! Cécile nous donne une feuille format A4 sur laquelle figure 4 photos de maisons. Nous devons en choisir une et écrire un texte là-dessus.

Plusieurs maisons me plaisent mais, finalement, je choisis une photo qui me fait penser aux îles grecques et à ce séjour de 2010 que j'ai tant aimé. Voici le texte que j'ai écrit :

La mer si bleue, le ciel parsemé de nuages moutonneux, les couleurs ocre des maisons, tout inspirait au calme et à la douceur de vivre ce matin-là. Quelle chance d’habiter un si joli coin !

Le petit-déjeuner, pris sur la terrasse, allait être un délice. Une petite brise venait rafraîchir ce début de journée qui s’annonçait chaude. Une chaude journée d’été comme on en vivait autrefois, quand nous étions enfants !

Le repas de midi sera léger, des crudités accompagnées d’un petit Rosé bien frais.

Une petite sieste au plus chaud de la journée va me faire du bien. Même si je ne dors pas, rester au calme et au frais quand le soleil est au zénith, est toujours un moment de bien-être.

Vers 17 h, je descendrai par les escaliers du village jusqu’à la plage et je me baignerai dans cette eau si agréable, fraîche et chaude à la fois. Ce sera, peut-être, le meilleur moment de la journée. Je flotterai longtemps sur la mer salée.

Plus tard, en soirée, en famille, nous dégusterons un repas simple mais bon. La fraîcheur de la nuit arrivera lentement sur nous. Le coucher de soleil sera grandiose comme tous les soirs et nous savourerons cette belle journée de vacances dans les îles grecques, la douceur de vivre dans un endroit protégé, loin de la pollution urbaine, entourée de la chaleur familiale.

Après le repas, nous irons nous promener jusqu’au port et nous savourerons la fraîcheur de la nuit tout en discutant de choses et d’autres.

Vers 23 h, nous irons nous coucher, contents de notre journée.

Le rêve idéal de ce 14 février enneigé !

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Ensuite, chacune lit ce qu'elle a écrit, qu'elle ait été inspirée ou non, avec le soutien du groupe.

Je suis sortie de là, contente de moi, je sais encore écrire, même si ce n'est pas de la grande littérature. Ca m'a fait penser aux rédactions qu'on écrivait à l'école. J'aimais bien écrire.

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Deuxième séance le lundi 27 février. Nous sommes cinq. La séance débute comme la précédente par de la relaxation, en position assise.

Cécile nous donne 10 mots que nous devrons impérativement inclure dans notre texte. Il s'agit de : forêt, rideau, lecture, vivre, brume, vérité, herbe, poussière, rire, légère. Ca me laisse perplexe un court instant. Ensuite, je commence à cocher certains mots qui peuvent s'associer, me semble-t-il : forêt, rideau (d'eau), brume, herbe, poussière. Je pense que je peux démarrer, avec ces mots-là, un texte sur une randonnée. Je verrai, au cours de l'écriture, comment inclure les autres mots. Voici mon texte :

Je marche sur ce chemin qui monte à la cascade. Mes pieds foulent les feuilles mortes, une légère poussière se dégage de la terre sèche. Il n’a pas beaucoup plu ces derniers temps, pas de boue pour gêner ma progression !

Je respire lentement au rythme de l’effort. Je fais des petits pas. Je sens les muscles de mes cuisses travailler. Je me sens vivre ou, plutôt, revivre dans cette balade en forêt.

Des petites fleurs bleues commencent à émerger de l’herbe de chaque côté du chemin. Le printemps sera bientôt là.

Le soleil brille à travers la cime des arbres, me faisant de l’œil.

Au bout de cette marche, j’arrive à la cascade, majestueuse. Un rideau d’eau s’ouvre devant mes yeux. Une brume légère monte du sol à l’endroit où les gouttes d’eau viennent s’écraser. Un rire de bien-être sort de ma bouche. L’odeur de l’herbe mouillée monte à mes narines.

Je me sens bien, je me sens vivante. La nature ne triche pas, c’est là qu’est la vérité.

Je sors mon livre de mon petit sac à dos et je m’installe confortablement sur la mousse pour quelques pages de lecture qui vont m’emmener dans un autre monde, là où je ne connaîtrai pas la douleur.

Ensuite, après m’être désaltérée et avoir mangé un fruit, je prendrai le chemin du retour, tout en faisant de nombreuses pauses photos.

Un après-midi comme je les aime !

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Chacune lit son texte. Viviane trouve que mon texte me ressemble. Pour Marie-Christine et Florence, les larmes sortent. Je ne m'y attendais pas. Pas si tôt ! C'est éprouvant de constater la détresse et le chagrin des autres.

Pourtant, au retour, je suis toute calme, comme apaisée. J'avais ressenti ça également la dernière fois.

Je ne sais pas où ce groupe va me mener, peut-être nulle part, mais, au moins, j'aurais essayé.

Comments

[Pétale]

à l'apaisement d'après tes écris, bravo ma belle, tu devrais écrire un livre de poème, tu es douée.



Bisous Pétale