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Le petit monde de Coquelicot
6 mars 2007

Bernard Giraudeau et le cancer

J'ai vu, cet après-midi, l'émission sur le cancer que j'avais enregistrée hier soir. Il y avait Bernard Giraudeau qui a 60 ans à présent et un charme fou. J'ai beaucoup aimé sa façon de vivre le cancer et sa nouvelle philosophie de vie.


bernard_giraudeau

En participant le 8 février au Palais des Congrès, à Paris, au forum sur le cancer du rein, l’acteur, qui se bat depuis plus de cinq ans contre la maladie, soutient l’action de son cancérologue, le Dr Bernard Escudier, pour améliorer la prise en charge des malades.

Paris Match. Docteur Escudier, dans quel but organisez-vous ce forum, à Paris, sur le cancer du
rein ?

Dr Bernard Escudier.
Jusqu’à présent nous avons fondé, avec le Pr Méjean, urologue à l’hôpital Necker, une association, Artur, très active, parrainée par Bernard Giraudeau, pour soutenir la recherche sur les tumeurs du rein. Nous organisons maintenant un forum destiné aux patients atteints d’un cancer du rein et à leurs proches. Les objectifs sont simples : communiquer les dernières avancées dans les traitements de cette maladie et donner la parole aux volontaires. Bernard Giraudeau, qui a subi lui-même l’épreuve d’un cancer du rein, a accepté de participer activement à ce forum. Quand il décide quelque chose, il se donne à fond... Il vient ainsi régulièrement, une fois par mois, à l’Institut Gustave-Roussy lire des poèmes aux enfants malades.

Vous êtes le médecin de Bernard Giraudeau. Qu’est-ce qui vous touche le plus chez lui ?

Dr B.E.
Je suis frappé par trois choses : tout d’abord, la réflexion profonde qu’il a eue sur lui-même. Autre surprise : Bernard, malgré sa notoriété, se comporte comme un patient ordinaire et pas du tout comme une star ! Il suit les chemins normaux et n’a jamais cherché à bénéficier du moindre passe-droit. Enfin, j’ai trouvé très chouette qu’il se tourne vers les autres en acceptant de donner de son temps.

Quel va être votre rôle dans ce prochain forum ?

Bernard Giraudeau. Je répondrai aux questions des patients. Un de nos objectifs sera de venir en aide aux personnes qui se sentent perdues, paumées depuis l’annonce de leur cancer. Il va falloir trouver le bon langage, savoir comment être efficace, offrir des “ponts” aux malades pour les aider à sortir de leur isolement et un de ces ponts est justement cette association. Ce n’est pas parce qu’on vous annonce un cancer que la vie s’arrête ; cela la modifie et dans certains cas elle peut être plus belle qu’avant.

Vous-même, Bernard, comment avez-vous vécu l’annonce de votre propre maladie ?

B.G. Je vais sans doute vous étonner : je m’y attendais. Cette annonce n’a donc pas été pour moi un tel choc. J’étais alors engagé dans une spirale de vie totalement folle qui me maintenait en permanence dans un état d’angoisse existentielle, celle qui accompagne souvent notre métier d’acteur. Instinctivement je sentais qu’il allait m’arriver quelque chose ! Le médecin qui m’a annoncé mon cancer du rein me l’a dit d’une façon très directe, très saine : “Certes Bernard, c’est embêtant mais quand un cancer comme le vôtre est bien localisé, on en guérit... et puis on vit très bien avec un seul rein.” Après mon opération, j’ai décidé que j’allais tout faire pour changer ma qualité de vie, donner davantage de temps aux êtres que j’aimais, mieux profiter de chaque instant. Mais j’ai très vite été happé par le rythme stressant, trépidant, d’une carrière de comédien, le paraître, et j’ai replongé dans une déplorable hygiène de vie. Cinq ans plus tard je recevais le choc d’une deuxième annonce : j’avais une métastase au poumon. J’ai fait étudier des tests sanguins, que j’avais conservés depuis 1997, par un ami médecin qui m’a dit alors : “A chaque fois que tu t’apprêtais à jouer au théâtre, tu avais une montée folle de cortisol et un dérèglement de ton métabolisme.” Je me suis dit : maintenant, tu n’as plus le choix, il te faut très vite changer de comportement et regarder la vie autrement si tu veux encore en profiter.

Et qu’avez-vous alors décidé de changer ?

B.G. Après mon opération du poumon, j’ai tout d’abord effectué un travail sur moi-même. J’ai décidé de ne plus vivre avec cette avidité de “tout bouffer”, d’aller vite... mais de ralentir mon rythme de vie, de goûter chaque moment. J’ai exploré des voies, des thérapies, qui me semblaient être le bon chemin pour une rémission. Mon regard sur les autres s’est aussi modifié, je suis devenu plus attentif et plus réceptif : j’ai découvert de nouveaux amis, ils sont souvent là où on ne les attend pas ! J’ai eu de la chance.

Aujourd’hui, comment avez-vous organisé votre vie ?

B.G. Après des recherches et avoir lu des statistiques ainsi que nombre d’ouvrages passionnants, dont deux écrits par un scientifique canadien, j’ai modifié mon alimentation pour ne plus manger ni viande rouge, ni laitages, ni pain, ni sucres rapides, ni sel. En revanche, je consomme davantage de légumes, de fruits, de poissons et je bois toujours un peu de vin rouge, excellent pour la santé ! Thé vert, crucifères, certains condiments à haute dose, etc. Alors que je vivais dans une irrégularité quotidienne absolue, je me lève désormais tous les matins à la même heure. Je consacre environ deux heures à la méditation et à certains exercices physiques, j’ai la chance de pouvoir le faire. Ensuite j’écris, je lis, je marche dans la forêt. Au retour, je prépare moi-même mon repas puis, de nouveau, j’écris (l’écriture est une bonne thérapie. Ce peut être une authentique introspection). Je me couche tôt : vers 23 heures après m’être replongé dans une courte méditation. C’est une façon de se soigner et de chercher la paix.

Le cancer du rein métastasé a récemment bénéficié d’une avancée importante. Vous intéressez-vous à la recherche ?

B.G. Je n’ai pas suffisamment de compétences dans ce domaine et je fais donc confiance aux chercheurs. Cependant, je suis prêt à apporter mon aide sous différentes formes : parrainages, visites, lectures aux malades, etc. L’Institut Curie m’a demandé de parrainer leur manifestation annuelle pour la recherche “Une jonquille pour Curie”, laquelle aura lieu au Panthéon.

Quand vous repensez au chemin parcouru depuis la première annonce de votre cancer, quel regard portez-vous sur ce périple ?

B.G. J’ai abordé cette épreuve comme une nouvelle page de ma vie... Evidemment, j’ai des moments de doute. Mais nous avons en nous une force inouïe : je me suis découvert une énergie incroyable, et j’ai aujourd’hui une meilleure qualité de vie. Le cancer, il faut l’apprivoiser, apprendre à vivre avec.

Aujourd’hui, quels sont vos projets ?

B.G. Continuer le chemin que j’ai pris : conserver la même qualité de vie, écrire, me tourner vers les autres. Devenir peut-être, modestement, un possible exemple pour les malades, quel que soit le temps qui me reste. Nul ne sait le temps qui lui reste. Il faut le vivre bien !

 
Auteur : Sabine de la Brosse

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Commentaires
C
Tout comme toi, Irène, je trouve qu'on nous fait voir le bon côté de la médaille. Les gens courageux, optimistes, qui s'en sortent. On ne nous dit rien de ceux qui baissent les bras et des conséquences psychologiques et médicales du cancer sur ceux qui s'en sortent. Quant à la dureté du traitement sur l'organisme, il n'en a même pas été question.<br /> Pour mes vacances, j'ai le temps, ce n'est qu'en avril.<br /> Bisous.
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I
bonjour martine,<br /> <br /> j'ai regardé l'émission sur le cancer : mais j'ai été très déçu : à part les commentaires de chacun ; (je ne regarde jamais ce genre d'émission ) , rien , sur les traitements , leur effet , sur les cathéter ..etc...c'est bien, que les gens reprennent le dessus , mais , la vérité sur les traitements , n'étaient pas abordé !! bon, j'en demande sans doute beaucoup !!! ou il n'ose pas dire les choses qui fachent !!<br /> je reprend un peu l'ordi, .. la maison est bien vide !!!<br /> <br /> j'espère que tu passeras de belles vacances en bretagne , <br /> <br /> je pense bien à toi, a bientot , bisous , irène,
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D
Salut Coquelicot...<br /> Tu as du goût ma belle, c'est vrai qu'il a un charme accrocheur wow..Cette maladie CANCER de tout rein.. sein.. prostate... leucémie et j'en passe.. je lève mon chapeau au courage de tous ces malades du cancer qui subisse des traitements...Merci, d'avoir partager le témoignage de Bernard Giraudeau.<br /> Amicalement Dio xxx Bonne journée
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